3 avril 2009

Anecdotes d'un jour au milieu du Pacifique



Oiseaux amis, oiseaux ennemis

Navigation Jour 1 : Jérôme a assuré la nuit. Je prends la relève à 6h15. Mon premier lever de soleil en mer… Pas de vent, l'Océan est plat comme une crêpe. Un petit groupe d'oiseaux vient nous rendre visite. Ils tournent autour du bateau et s'en rapprochent un peu plus à chaque passage, imperceptiblement… comme s'ils l'apprivoisaient. On se croirait dans le Petit Prince avec des oiseaux en guise de renard.
4h plus tard, j'étais tout à fait revenu de mon romantisme de marin en herbe. Le nombre d'oiseaux avait triplé et, à chaque passage au-dessus du bateau, 2 à 3 fientes s'abattaient sur le pont ! Sans compter les plus téméraires, qui venaient carrément se poser à l'avant du bateau pour y déposer leurs fientes toutes fraîches.



Je réalise alors que, dans cet univers hostile, les oiseaux ne sont pas toujours nos amis !

Plan 1 : Nous improvisons un épouvantail à l'aide d'un sac en plastique battant au vent à l'avant du bateau. Normalement, le bruit devrait éloigner les oiseaux. Efficacité du stratagème… NULLE !

Plan 2 : S'armer d'un balai et essayer de dégommer 1 ou 2 envahisseurs à chaque passage, histoire de leur montrer qu'ils ne SONT PAS les bienvenus !

Plan 3 : Une variante proposée par Leo, maître en jeux vidéo : " shooter " les oiseaux avec son pistolet à eau dernier cri. Nous rebaptisons cette méthode le " Leo Brosse ". Le principe est simple : soit il sort vainqueur de la bataille… soit on brosse (le pont du bateau pour enlever les fientes) !
Et c'est la victoire ! Les oiseaux changent de cap pour aller chercher arche plus accueillante ailleurs :-D !


La pêche miraculeuse

Navigation Jour 3 : Journée détendue à bord de Na maka. L'océan plat et le vent inexistant laissent le temps de transformer le cockpit en piscine à l'eau de mer. Joyeuse java rafraichissante sous un soleil de plomb. Arthur, Titouan et Leo s'en donnent à cœur joie.



Quand soudain, c'est le moulinet de la canne à pêche qui s'emballe. Enfin, une touche ! S'ensuit une lutte entre Jérôme et la " bête " ; visiblement le poisson est puissant. Mais cette fois c'est l'expérience qui vaincra : au bout de 30 minutes, Jérôme à la canne et Nathalie au harpon sortent de l'eau un mahi-mahi (traduisez " Dorade coryphène ", l'un des mets les plus fameux du Pacifique) de près de 5 Kg. Hourra ! Le poisson a alors droit à une rasade de rhum blanc. On peut dire qu'ils savent recevoir sur na maka ;-) ! Il était jaune, il devint bleu... et puis couic. Plus rien. Les poissons supportent assez mal le rhum, semble-t-il !



Nathalie s'apprête à peine à découper le poisson qu'un banc de dauphins vient fêter notre prise avec nous. Festival de pirouettes et de cabrioles autour du bateau. Je suis émerveillé. C'est le Magic Pacifik ! (Photo à venir)


La nav, ça use, ça use

Navigation Jour 4 : Le vent est enfin arrivé… et avec lui, la mer, le bruit et les mouvements du bateau. Jusque-là, je " croyais " qu'on naviguait ! C'est en rejoignant ma cabine pour dormir que j'ai compris la différence. C'était devenu une sorte de centrifugeuse avec 40 décibels de bruits d'eau qui s'entrechoque dans tous les sens, doublée d'un trampoline. Allongé sur le ventre, j'avais l'impression d'être une crêpe qu'on envoie en l'air et qui retombe inerte sur son matelas ! J'aurais dû avoir la présence d'esprit d'essayer de me retourner en plein vol. Hop sur le ventre ! Hop sur le dos.
Bon… j'ai mal dormi. Mais il paraît qu'on s'habitue : ! (depuis, il s'est habitué :)



Question absurde : les mirages

Navigation Jour 5 : Au deuxième jour de navigation, l'immense étendue plate de la mer m'avait inspirée une question. Quand on est dans le désert et qu'on voit au loin un mirage, on croit voir de l'eau. Bon.
Mais quand on est sur l'eau, au milieu du Pacifique, et qu'on regarde l'horizon… que croit-on voir ???
Et bien la réponse est venue au jour 5 ! Quand le soleil de fin d'après-midi donne des reflets à la houle, au loin, et que celle-ci prend des colorations sombres, on croit voir des langues de terre, comme des atolls. CQFD !

manu on mer

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