27 juillet 2011

Vanuatu, la suite


Hello,

On n’est pas partis de Port Vila, comme c’était prévu. En revanche, quand je vous disais dans ma dernière lettre, « on ne sait pas encore où on va mais on y va », je ne croyais pas si bien dire…

On a donc gratté encore quelques jours dans la capitale du Vanuatu, pour cause de fête de la musique !

On s’est dit que c’était dommage de rater le son du Vanuatu sponsorisé par l’alliance française, donc avec Patrick et Vivianne et nos 6 enfants, on est partis à la découverte des scènes locales. Malgré notre état de fatigue un peu avancé, à cause d’une grosse partie de belotte la veille, on a tenu bon la cadence jusqu’à tard dans la nuit, good, good, good…

Le surlendemain, après avoir récupéré et bricolé un peu sur le bateau, on s’est décidés pour l’ile de Pentecost et on a levé l’ancre en espérant assister au saut du goal, l’origine du saut à l’élastique. Cette coutume très spectaculaire, endémique au Vanuatu et exclusivement pratiquée à Pentecost au moment de la nouvelle récolte de Yam (Igname), consiste à sauter du haut d’une tour construite en bambou (qui peut atteindre 35 mètres) avec les pieds attachés à des lianes…

On avait donc rendez-vous dans un village situé à quelques 150 milles de Port Vila, soit une bonne journée de mer. Après 2, 3 heures de navigation très calme, avec un vent trop léger pour arriver dans les temps, nous avons décidé de mettre le genaker, notre voile turbo de petit temps. A peine une heure après l’avoir établie, au soleil couchant, alors que Leo et moi étions affalés sur le sofa et absorbés par je ne sais quelle scène d’action, le vent est subitement monté à 20 nœuds. Le bateau a pour le coup pris de la vitesse et c’est à 12 nd que désormais nous progressions…on n’en voulait pas tant !

Mais au dessus de 20 nd, cette super voile sur enrouleur ne veut plus s’enrouler….trop de pression dans la toile et toute manœuvre qui consiste à l’affaler est délicate, voire dangereuse.

Arrêt du film bien entendu, Leo grimace ;-), mais l’action est sortie de l’écran et elle se déroule maintenant à bord de na maka.

Conséquence des caprices d’Eole (parce que bien sûr, ce vent n’était pas prévu), on a du changer notre route pour ne pas trop serrer le vent…bye bye le saut du goal. Alors, nous avons décidé d’aller à Malekula, sur la côte ouest pour se déventer et ainsi arriver à affaler le Genaker. Petite ballade de 80 MN quand même avant d’envisager de manœuvrer.

Le vent, non seulement ne s’est jamais dégonflé, mais est monté encore d’un cran si bien que nous glissions à présent autour de 14 nœuds. Et comme un fait exprès, à dix mille de la pointe sud-ouest de Malekula, il a tourné si bien qu’on a du encore s’écarter des côtes de Malekula pour pouvoir faire route. On a quand même essayé de réduire à plusieurs reprises, mais sans résultat, en laissant au passage pas mal d’énergie dont on avait bien besoin…

Allez, fin du suspens, au petit jour, à 15 MN de la côte ouest de Malekula, nous avons enfin pu être suffisamment déventés pour affaler. Après avoir, parcouru 120 MN en 12 heures et éclaté notre record de vitesse… 19,4 nds…on n’en est pas fiers pour autant ;-). Je devine le sourire de Jean-Marc ;-)

La bonne nouvelle, même si on s’y attendait, c’est que le bateau s’est très bien comporté, d’une stabilité étonnante même à cette vitesse là.

Quand on a jeté l’ancre à Malua Bay, on était heureux, heureux et soulagés. Et on s’est dit que forcément, ici, il allait se passer quelque chose…































Leo tente de chasser les oiseaux avec le lance pierre qu'on lui a offert. Les oiseaux n'ont pas eu à s'en faire, contrairement aux jumeaux ;-) ...



Et ça c’est vérifié, il s’est passé quelque chose avec le village, un p’tit quelque chose de Kauehi. Clairement, on a été les bienvenus et accueillis très chaleureusement. D’une halte qu’on imaginait d’un jour ou deux, on est restés une semaine avec Don, Isau, Emilie, Donald & compagnie.

Visite du village avec son chef Don, ballade à la cascade avec Isau, foot tous les jours de 4 à 6, Leo à l’école à la fois assistant du prof de français pour les cours de français (Ah, il était content !) et élève pour le reste des cours d’anglais, Arthur et Titouan à la maternelle se dépatouillant « no prob » avec l’anglais, déjeuners à bord de na maka…



































Moment particulièrement intense de ce séjour, notre visite chez Donald et sa tribu. Donald, chef spirituel du village dont la famille a toujours vécu à Malua Bay, nous avait proposé de lui rendre visite. Et c’est de façon tout à fait traditionnelle, voire solennelle que nous avons été reçus : collier de fleurs, discours de bienvenue et plat de fête (fruit de l’arbre à pin cuit au feu de bois et son coulis de lait de coco réchauffé à la pierre fumante) …. émotion, émotion.

Quelques jours plus tard, toute la famille est venue à bord de na maka et Donald, en signe de reconnaissance pour marquer son amitié, m’a donné sa médaille d’or, celle que la nation lui a remise en mémoire de son action pour l’indépendance du Vanuatu.












C’est avec ce trophée du cœur que nous avons quitté cette baie attachante pour la côte est de l’ile d’Espiritu Santo. J’en ai profité pour mettre les lignes, mais c’est toujours la grande misère, aucun poisson pêché depuis 4 mois !, je continue de perdre des leurres et casser des lignes…le prix du kilo est entrain de grimper en flèche, ce serait plus rentable que je l’importe depuis Marseille !!;-)

Mais bon, je rage mais ne désespère pas…, ça va venir.

Après un petit stop sur l’ile d’Aese, le temps de cueillir quelques citrons (transformés depuis lors en marmelade !, quelques uns ont été sauvés pour notre boisson du moment, le gin tonic ;-)), nous nous sommes posés les 2 semaines suivantes, dans la baie de Peterson face à Oyster island, THE mouillage !



Que je vous décrive un peu ce cocon magnifique, la baie est en fait un vrai petit lagon protégé par l’océan par une double barrière d’ilots, ce qui en fait un vrai trou à cyclone. Sa taille idéale permet d’en voir tous les détails depuis notre mouillage.

En quelques minutes d’annexe, on a le choix entre une dizaine de petites plages toutes aussi mignonnes les unes que les autres et 2 rivières à fond de sable blanc qui débouchent, après un parcours splendide dans la forêt tapissée d’herbes flottantes et jalonnée de lianes (testées et approuvées par Leo, apprenti Tarzan, qui les a toutes essayées !), sur des trous d’eau bleu turquoise, d’une clarté totale, véritables piscines naturelles.

Bref un endroit magique, on aurait pu y rester beaucoup plus longtemps si l’appel de la Nouvelle Calédonie ne se faisait pas sentir. Nathalie qui attend ce retour aux sources depuis quelques années déjà, tout en savourant le Vanuatu, ne veut pas escamoter l’étape calédonienne et on la comprend !




































































































Un long bord, en serrant le vent, de 160 MN et nous voilà de retour à Port Vila, en attente de la prochaine fenêtre météo pour le pays de Nathalie.

Retour aussi aux BBQ, avec Arnaud et Hélène et leurs trois garçons mais aussi Manue, Lionel, Sylvain, Solveig…une bande sympathique de locaux avec qui on vient de passer de très chouettes moments.




























Et je termine par l’évènement du mois, auquel on n’a beaucoup pensé à défaut d’être parmi vous les amis, le mariage de Christian et Géraldine, VIVE LES MARIES !!!

Big bisous et bonnes vacances !!

Jérôme